lundi 10 août 2020

semaine 3 : juillet 2018

Hello,
Je continue ma traversée, un an après la 2ème semaine qui m’avait conduit des forges d’Abel à Saint-Lary-Soulan.



J1 : mercredi 25 juillet 2018
Distance : 31 km              D+ : 1600 m        D- : 600 m 

J’ai choisi ma date de départ mi-juin, un peu au hasard. Je réserve alors le trajet en train jusqu’à Lannemezan puis en bus jusqu’à Saint-Lary. Je m’aperçois quelques semaines plus tard que cette date coïncide avec le passage du Tour de France. « Tant mieux » me dis-je. S’il le faut, je verrai (pour la première fois) les coureurs en chair et en os, du côté du col d’Azet sans doute.
Tout va pour le meilleur des mondes sauf que j’apprends en arrivant à la gare de Lannemezan que le bus s’arrête à Arreau car tout est fermé à Saint-Lary. Bon, bah c’est parti pour 11 km à pied, ça use, ça use ….
Je visite du coup les villages de Cadéac, d’Ancizan, de Guchen, de Vielle-Aure et j’arrive à Saint-Lary pile-poil au moment où la caravane du Tour passe 



Je monte immédiatement à Sailhan, puis Estensan, charmants villages dont la quiétude est aujourd’hui bousculée par des files de camping-cars plus ou moins mal garés sur les bords de la route et par le passage à toute vitesse d’une grande quantité de voitures associées au Tour




Je trouve sur le bord de la route des merdouilles balancées par la Caravane, pas top pour la nature …



Quelques portions du GR10 évitent l’asphalte et c’est tant mieux 



Beau village d’Azet 



Azet et Saint-Lary 



C’est couvert du côté de Pichebrou – Berdalade, mais ce sera bien le seul jour où je verrai des nuages 



A peine ai-je remis le pied sur la route qu’une moto de police arrivant à fond me demande prestement de me mettre sur le bas-côté et quelques secondes plus tard, les deux premiers coureurs passent comme des fusées. Ce sont des équilibristes … A cette vitesse, une chute et c’est de la bouillie…
Le premier à passer est le maillot à pois, porté par Julian Alaphilippe




Les voitures suiveuses … suivent. Ils ne pourraient pas faire tomber un p’tit vélo du toit sur le bas côté …



Je suis posté à 100 m d’un virage, j’entends les freins des cyclistes écraser les pneus.
Certains ne font qu’un avec le vélo 



Bon, ce n’est pas un reportage sur le vélo, je continue ma montée au col d’Azet rempli de camping-cars 



Toujours gris vers le Sarrouyes 



Le col de Peyresourde en face 



Le parking de Val-Louron et    ses camping-cars



Le joli village de Loudenvielle



et son lac



Je quitte le GR10 vers 1100 m et me dirige vers le sud et le Pont de Prat.
Je croise de vieilles granges 



et des bien mieux entretenues 



La Neste-du-Louron n’est pas très fougueuse 



Pont-de-Prat, il est 20 h 



Allons-y par le sentier raide 



C’est la grande classe le sentier en balcon 



Les gorges de Clarabide, que je découvre 



Les sommets à ma gauche (Pouy Millas ? Belle Sayette ?) 



J’arrive enfin à la Soula, où je monte illico la tente près de la cabane (fermée) de berger 



Je mange mon lyo et ma soupe et au lit à 22h30. Pas beaucoup de montagne pour ce premier jour mais je suis bien crevé quand même.




J2 : jeudi 26 juillet 2018
Distance : 17 km              D+ : 2240 m        D- : 1200 m 


Aujourd’hui, je souhaite rendre visite au pic Schrader puis basculer sur le secteur des Posets.
Je démarre de la Soula à 7h20, après une nuit très douce.  Le sac de couchage (T° limite confort : - 6°C) était de trop cette nuit, et ce sera pareil les 6 autres nuits.
Quelle différence avec l’année dernière, où j’étais tombé sur la semaine la plus froide de l’été, avec des tombées de neige à 2600 m côté français.
J’admire le travail phénoménal de l’humain au captage de la Soula, c’est vraiment impressionnant 




Mais j’admire encore plus les murailles que la nature a été capable de créer en ce lieu magique 




Je remonte à l’ombre le splendide vallon de la Neste de Clarabide 




Petite cascade avant Prat-Cazeneuve 



Si j’avais eu le temps hier soir, je serais venu dormir soit à la cabane, soit sur le douillet plateau 




Par contre, une fois passé au soleil, je grille littéralement.
L’objectif de la matinée est devant moi 



La pente forcit à quelques encablures du port d’Aygues Tortes, mais le chemin est bien cairné 



Ce n’est sans doute pas tous les ans qu’il y a autant de névés à cet endroit à la fin juillet 



Ca monte 



Un regard en arrière, avec au fond le Hourgade (je crois) 



Ca monte encore un peu plus …



… jusqu’au port à 2687 m 



La Punta del Sabre (3134 m) à l’ouest 



Le laquet du port a encore un joli névé. La crête Vétérans - Jumeaux en face 



Pour monter à la Punta del Sabre, je reste à niveau pour atteindre l’arête au sud 



Puis je remonte cette facile arête de 1700 m à 1850 m 



Regard en arrière 



Ensuite, je suis passé à flanc dans le vallon au SE du sommet, où ça passe sans problème (juste sous les névés) malgré le dévers 





Chemin parcouru depuis la crête 



Ca devient ensuite complètement plat 



Pour atteindre l’arête sud du sommet.
Regard en arrière 



Y a plus qu’à remonter tout ça 



Pour arriver sur les hauteurs un peu avant le sommet 



Il reste à suivre le fil pour atteindre le sommet de la Punta






Je file sans m’arrêter sur le Schrader (3176 m) 
Quelles vues au sommet !





Je m’installe confortablement pour déjeuner



Un lyophilisé est simplement immangeable chez soi (car on a le choix), mais je ne trouve jamais ça désagréable sur un sommet…
Un Pâtes- Bœuf – Sauce paprika, ça ne se refuse pas à 3000 m. En tous cas, ça vaut bien mieux qu’une saladette (et c’est surtout 5 fois moins lourd à porter !!).
Un truc pour ceux qui n’en sont pas allergiques : comme je dois en porter 16 (pour 8 jours), les emballages étant trop volumineux et lourds, je les ouvre et mets les contenus dans des minuscules sacs congélation fermés avec un nœud, sauf pour l’un d’eux que je mange en premier et dont l’emballage me fait office de « marmite » pour manger tous les autres. Sans rire, j’ai pesé avant de partir, j’ai gagné 400 g d’emballage ! 
La descente est, comment dire, caillouteuse 




Je m’arrête à un gros cairn et me demande s’il n’y a pas un raccourci dans un couloir filant au sud 



Je décide d’emprunter celui-ci, pensant que « le » caillou devant moi est un cairn 




Ca passe mais j’aurai quand même un peu ruiné mon short… et il n’y avait aucun cairn finalement.
Regard en arrière à la moitié 



Je balance mes bâtons en contrebas, ils me gênent, ils ne sont plus télescopiques à force de les avoir tordus



D’en bas, je constate que c’était quand même un peu raide 



Il ne reste que de la caillasse à descendre 



De la neige sur le flanc ouest de la Punta 



Des fois, ça va plus vite comme ça mais ça mouille le séant. Et puis, il ne faut pas lâcher bêtement un bâton au milieu



Je retrouve la VN. Je suis passé en plein milieu de la photo, à gauche du plus haut névé



Je rejoins ensuite le col du Signal de Viados en ¼ h d’heure 




Le petit sommet en face s’appelle la Punta Ixabre (2691 m). Je vais lui rendre rapidement visite 




Du sommet, vue sur la Punta del Sabre 



Dire qu’il faudra que je descende et remonte en face au port de Gistain 



C’est parti pour la descente plein Est 


Le col du Signal versant Est



La cabane d’Anes Cruzes 



Il est 17 h et je me rends compte que je n’ai croisé aujourd’hui que … 3 personnes, dans le début de la descente du Schrader… et ce seront les seules de la journée.
Vue à l’ouest et la Punta Ixabre 



Au sud 



Je remonte aussi seul que Caliméro au port de Gistain (ou de Chistau ou d’Estos) 



En arrière avec le signal de Viados 



Ah, de la compagnie !



Des nuages s’installeront ce soir mais ils seront inoffensifs 




La vallée d’Estos à l’Est 



Je monte aux ibons de la Paul sous le pic des Vétérans pour bivouaquer 





Il est 19h30. J’aurai le temps de monter sur les Vétérans mais mes jambes refusent.
Alors  je m’allonge sous mes 3 m² de toile et je regarde le soleil se coucher très lentement sur la Pointe du Sabre…



Bonne nuit !




J3 : vendredi 27 juillet 2018
Distance : 18 km              D+ : 1200 m        D- : 2140 m 
https://www.openrunner.com/r/5836514


Je n’ai pas bien dormi cette nuit car le vent s’est levé et a longtemps fait claquer la toile.
Par contre, pas une once de vent au lever à 7h : temps magnifique !
Je monte 40 m de dénivelé pour atteindre le Pico Royo de la Paul et admirer le paysage qui s‘ouvre à moi. Au SO, le Pic des Vétérans (ou de la Montañeta) 



A l’Est, la Tuca de la Paul et l’Aneto tout là-bas 



Au Nord, la vallée d’Estos et les pics frontaliers 



Au Sud, le vallon et le col de la Paul, les Posets à droite 




Du petit sommet tout proche (la Forqueta), vue sur la Punta del Sabre et le Schrader 



Après pas mal de réflexion, j’ai décidé de me passer des 1450 g que pèsent mes crampons et mon piolet pour cette traversée, bien que cet hiver et ce printemps aient été très neigeux, et que cela m’empêchera sans aucun doute de faire quelques sommets convoités.
Le problème est que les névés ne sont pas qu’aux abords des sommets mais aussi sur les accès aux cols, et là je vais parfois bien galéré.
Je trouve celui-ci trop pentu , je passerai entre la glace et la paroi de droite 



Après quelques éraflures, je m’aperçois d’en bas qu’il fallait passer de l’autre côté pour descendre de ce col …



Le beau vallon de la Paul 



La montée n’est pas difficile en s’aidant des névés pas trop pentus.
Regard en arrière 



La brèche Carrive sous un beau ciel bleu 



Les derniers hectomètres dans de la caillasse où tout se dérobe, épuisant 



Arrivé au col, je rencontre 3 espagnols qui me demandent si j’ai un topo ou une trace gps pour aller au plus direct au sommet du Posets. Je leur réponds comme je peux que cela doit relever de l’alpinisme (ils n’ont pas de matos), n’en sachant pas grand-chose en fait…
Je leur explique brièvement le topo pour gagner la VN du Posets par la brèche au nord de la Tuca Alta, mais ils semblent circonspects. Je les reverrai dans l’après-midi à l’ibon de Eriste sur le GR11.2.
Je monte en 5 minutes au pic Inferior de la Paul pour profiter de la vue sur la crête filant au Bardamina 



Et sur la face Est du Llardana/ Posets, 2ème plus haut sommet de la chaîne avec ses 3369 m (ou 3375 m) 



Vers l’Est, pas mal de neige encore 



J’ai relu le topo récemment, je dois maintenant rester à niveau pour soit joindre la brèche de la Tuca Alta, soit un col légèrement plus haut et basculer sur la Canal Fonda. 
Je louvoie entre les blocs et les névés 




La brèche à droite de la Tuca Alta est évidente, mais je vais bien galérer pour l’atteindre 



Ici en gros plan 



En fait, gêné par la traversée de nombreux névés pentus, je vais être obligé de descendre trop bas et me heurter à des barres rocheuses qui tombent sur l’ibon Negro. Je vais chercher longtemps mon chemin sur des petites banquettes herbeuses bien raides entrecoupées de roche et après quelques suées, je serai tout heureux d’arriver au pied de la brèche.
Je laisse mon sac, prend juste de l’eau et deux barres de céréales et je monte à la brèche sur un terrain très instable, en m’aidant de la paroi à ma gauche pour ne pas redescendre aussitôt de ce que je viens de monter 



J’arrive enfin à la brèche, qui ne doit pas être si fréquenté que ça, vu sa raideur 



La vue sur l’ibon Négro y est magnifique 



Pas de cairn au « col » 



L’autre versant, où j’aperçois la VN et … plein de monde !



Quand je pense que je vais devoir remonter ça … J’aurais dû garder mon sac avec moi…



J’arrive à la Canal Fonda, qui est remplie de neige 



Je grimpe une centaine de mètres puis la pente s’accroît et mes appuis deviennent très hasardeux.
Les gens qui descendent sont tous cramponnés et me regardent avec défiance. Je m’arrête sagement là et préfère redescendre. Tant pis, je reviendrai à l’avenir quelques jours bivouaquer et visiter avec le matériel qu’il faut ce beau massif des Posets.

Je remonte à la brèche, en redescends et récupère mes affaires. D’ici, je vois bien le cheminement que j’ai fait et celui que j’aurai dû faire quelques heures auparavant. Au lieu de passer le plus haut possible sous l’arête Est des Posets, je me suis retrouvé trop bas coincé entre les 2 névés correspondant normalement à des goulets de ruisseaux. Je suis alors passé sur les banquettes herbeuses sans savoir ce qu’il y avait en-dessous. D’ici, ça a l’air simple pourtant



Je mange au bord de l’ibon Négro 



Sous les yeux de 2 curieux 



Ce vallon des Ibons (a-t-il un nom ?) est sauvage et magnifique 




Je retrouve des balises (gr11.2) et monte au collado de la Plana.
Regard en arrière 



L’ibon de la Plana 



Au col, dernier regard sur les Posets 



Vers l’Est, je regarde attentivement la taille des névés entre le pic d’Albe et l’Anéto et je me dis que ça va être très compliqué de faire quelques 3000 au passage (Albe, Sayo, Cordier …) en chaussures basses



La descente côté Batisielles est minérale, tout ce que j’aime 




La Tuca des Corbets 



Un ami d’une autre espèce 



Regard en arrière sur le collado de la Plana 



J’ai envie de m’arrêter et d’y rester une semaine 



Un terrain de jeu pour alpinistes du côté des Batisielles ?



Le GR11 est un splendide sentier 




Une jolie crête, sans doute entre la Tuca del Chinebro et l’aiguille de Serisueles 



L’ibon grande de Batisielles, où passe le sentier contrairement à ce qu’indique le bout de carte que j’ai (qui fait passer le GR11.2 plus bas au sud) 




A l’Est, vers le pic d’Estos 



Derrière moi, les fameuses aiguilles de Perramo 



Le sentier file ensuite vers le NO pour rejoindre le refuge d’Estos 



Mais je ne veux pas y aller moi, au refuge d’Estos. Je coupe alors sur un mamelon boisé au point 1856, en étant étonné qu’il n’y ait pas de sentier marqué pour rejoindre la cabane del Tormo



Je galère pour redescendre de mon mamelon côté Nord mais arrive sans encombre à la cabane del Tormo. Belle cascade sous le portillon d'Oô tout là-haut 



Je ne sais pas où dormir et j’ai encore envie de marcher un peu. Je file à la cabane de la Coma, à 30 minutes de là 




Non merci, pas ce soir 



Je bulle en profitant des derniers rayons du soleil 



Et arrive à la cabane convoitée 



Un couple d’espagnols est déjà installé. Je leur demande gentiment s’il est possible de dormir sur le bat-flanc du haut.
Je vais manger paisiblement dehors en compagnie de quelques moustiques amoureux, et je rentre bien tardivement me coucher dans la spartiate cabane, appelé « refugio » sur le panneau précédent.
Après tout, la définition d’un refuge est « un abri où l’on se réfugie pour échapper à un danger», aussi rustique soit-il.
La société de consommation a tendance à l’oublier un peu avec leurs hôtels Angel Orus ou Ventosa y Calvell, leurs sandwichs à 6 €et leur cerveza à 4,50 € …






J4 : samedi 28 juillet 2018
Distance : 20,5 km           D+ : 2050 m        D- : 1400 m 



J’ai dormi comme un loir dans cette cabane. Et pas de pliage de tente à effectuer ce matin.
La nuit portant conseil, je décide de ne pas monter au pic d’Albe, étant donné la quantité de neige que j’ai pu apercevoir la veille sur ces hauteurs. Je me contenterai d’une visite au lac de Cregueña.
Décollage à 8 h30. Le temps est encore une fois magnifique. Les rayons du soleil éclairent les sommets à l’Ouest 



Et les aguilles de Perramo 



Je suis vers l’Est un petit sentier ombragé des plus agréables, comparé à la piste que j’entraperçois plus bas 




Ca ne durera pas longtemps et j’arrive sur la piste à la palanca de la Ribera.
Le rio Estos 



La suite est une succession de « Holà, bon dia » tant je croise de monde en ce samedi matin. Des familles entières montent passer la journée ou le week end dans la belle vallée d’Estos.
Plus bas à l’Embalsé de Estos 




La piste est même goudronnée à certains endroits. Je ne croiserai cependant qu’une voiture 



Je rejoins enfin la route A139, que je quitte très vite pour remonter le rio Eséra.
Le pont en pierre Sant Jaime au niveau du camping Anéto 



S’en suit alors la looongue remontée de la piste sur la rive gauche de l’Eséra jusqu’au pont de Crégueña. Le barrage de l’embalsé de Pas Nuévo 




A l’emplacement de camping autorisé de Senarta, je vais me servir de l’eau aux robinets destinés à la vaisselle et je bois au moins 1 litre sans discontinuer tant la chaleur est accablante. Une femme arrive en s’exclamant :
-           - No, no, el agua no es potable ! 
-            - Qué ?
-             -   mira, está escrito en el panel
-             -  pienso que el agua es no controlada…  este agua es muy bueno … viene de la montaña
Elle ne semble pas convaincue quand je repars. Je ne ressentirai absolument rien en ayant bu cette eau, tout comme l’eau de tous les ruisseaux pyrénéens que j’aurai croisé pendant ces 8 jours.
Dans la journée, je garde au maximum 50 cl de réserve dans ma platypus et je me sers d’un fond découpée de petite bouteille plastique de 50 cl, rangé (et atteignable sans avoir à enlever le sac) dans une poche latérale en mesh du sac, pour boire à chaque ruisseau.
J’arrive enfin au pont de Cregueña 



Et le sentier part sur la gauche. Le panneau indique 3h30, je mettrai 3 h 15 en comptant les 20 minutes de pause du repas



Il faut gagner 1100 m de dénivelé et le sentier est très efficace : ça monte tout le temps !!
On longe le barranco de Cregueña 



Avec quelques cascades pour le plaisir des yeux 



On sort enfin de la forêt vers 2000 m 



Et le côté minéral commence 




J’arrive enfin au déversoir du lac.
Regard en arrière vers le nord 



J’aperçois le col d’Araguells (2914 m) juste en face 




Ne sachant pas vraiment comment contourner le lac, je suis des cairns qui montent sur les rochers vers la gauche… 
Difficile d’ici de distinguer la quantité de neige qu’il reste aux abords des sommets de 3000 m à l’Est 





Cette montée sera inutile car je serai contraint plus loin de redescendre au bord du lac…





J’entame alors la montée au col d’Araguells en suivant plus ou moins des cairns, mais le cheminement est évident car il faut nécessairement passer au-dessus de petites barres rocheuses par la gauche.
J’apprécie comme il se doit ce décor minéral 




Le seul petit problème sera de traverser ce névé, en cas de chute, la glissade est longue… 



Les derniers mètres font un peu mal aux jambes.
Un regard sur Cregueña 



Au col, je fais connaissance avec le vallon de Coronas 



Et la montée au pic Araguells qui ne présente aucune difficulté 



Du sommet, je constate la grande quantité de neige sur l’itinéraire du col de Coronas 



Cregueña en entier 



Les 3000 côté Albe 



Le maître des lieux 



Le Vallivierne



Le Russell et ses diagonales 



Et la brèche inférieure de Llossas que je dois emprunter 




J’hésite un moment à bivouaquer là mais je continue finalement ma route 



Regard en arrière sur le col d’Araguells 



Je pars en écharpe sans perdre d’altitude pour atteindre le pied de la brèche. C’est une succession de blocs, encore et encore




Un dernier névé à passer en serrant les fesses …



ouf...



et la dernière montée de la journée m’achève bien 



Le col d’Araguells en face. Ca serait plus simple en volant…



Je reste deux secondes à la brèche et je repars de suite tant j’ai envie de me poser enfin.
Sauf que la descente de la brèche côté SE est un peu rock en roll : des blocs, encore et encore !
Je crois que je vais en rêver cette nuit !!




Confirmation : il y a des cailloux à la descente (photo prise le lendemain matin) 



Je pose enfin la tente face au Vallivierne 



Je suis à mi-parcours. La météo est nickel, la santé aussi, seules des ampoules aux orteils commencent à vraiment m’handicaper malgré les compeed.
J’avais pourtant fait mes salomon wings lors de 3 longs trails auparavant. Je prendrai une taille de plus la prochaine fois.



J5 : dimanche 29 juillet 2018
Distance : 22,5 km           D+ : 1600 m        D- : 1900 m 
https://www.openrunner.com/r/5837412


Merveilleuse nuit, douce et sans vent. La tente est de trop, on peut dormir à la belle sans problème.
Je n’aurai pas eu la moindre goutte de pluie pendant les 8 jours, incroyable !
L’ibon de Llossas et le pic Russell 



Belles falaises plongeant sur l’ibon de Llossas 



La longue crête de Llossas 



De la bonne eau venant des névés du cirque Tempêtes – Russell 



En face, au sud, le col de los Sarrios (isards) au premier plan, et le col de Vallivierne au second plan tout à gauche 



Je monte vers le Russell et je découvre quelques nuages égarés 



Un peu plus haut, la montée se résume à deux choses :
Du caillou …



Et de la neige 



Je passe avec précaution un à un les névés me séparant de la diagonale du Russell 



Mais je butte sur le dernier dont le dévers ne me plait pas du tout, surtout que la neige est dure 



Avec la ferraille, ça passe aisément mais avec ça ? 



Le pic Russell ne bougera pas, il attendra ma visite un autre jour, tant pis.
Je rebrousse chemin en admirant le paysage au sud 



Il reste quand même un beau paquet de neige à 2900 m sur une face orientée sud en fin juillet 





Je redescends à 2600 m pour viser le col de los Sarrios 



La brèche inférieure de Llossas tout là-bas 



Arrivé au col, je dis au revoir aux hauts sommets 



et je m’oriente au SE vers le col de Vallivierne



La tentation est grande de rester à niveau par la gauche mais le cheminement ne me paraît pas simple du tout. Je décide alors de descendre à l’ibon alto de Vallivierne



Je rejoins ici le GR 11 mais je dois remonter de 300 mètres 



La chaleur est pesante mais j’adopte un rythme lent et régulier.
Enfin le col est proche 



Au SE vers le secteur Llauset 



Je me tâte et décide de partir du côté du cap de la Vall par le col de los Bucardos 



A mi-chemin entre les 2 cols, je vois un cairn qui monte sans doute au sommet nommé Cap de Llauset (2869 m) 



Une mini-diagonale, ce sera mon lot de consolation du Russell 



Du sommet, la vue est sublime.
Vallivierne



L’estany de la Cap de la Vall et les Besiberri vers l’Est



Le Russell 



Un hôtel dans ce fabuleux décor, beurk 



Les ibons de Vallivierne



Je m’y perds un peu avec la terminologie locale : ibon, estany, embalse, lago…
Je redescends de mon cap pour gagner le col des bucardos (chèvres sauvages récemment éteintes)



L’accès à l’Est ne se fait pas au point le plus bas du col mais un peu plus au nord.
La descente est … caillouteuse 



Je longe l’estany par le sud au plus près de l’eau 



Arrivé au déversoir, je fais enfin la pause picnic. D’où je viens 



La vallée du cap de la Vall et son xalet particular (au centre de la photo) m’attendent mais je tombe sur des balises blanches et rouges qui, je le pense, vont m’y amener 




Par facilité, je suis ces balises qui … restent à flanc et m’amènent vers le nord, bizarre.
Je m’aperçois bien tard qu’elles mènent en fait au col (encore enneigé) des Salenques qui fait la jonction avec la vallée des Barrancs 



Quelques petits drapeaux jalonnent aussi l’itinéraire. Passage d’un trail ?



Tant pis, je quitte l’aisé sentier pour me retrouver tout seul tout en haut de la vallée des Salenques.
Et qu’elle est longue cette vallée des Salenques, et sauvage, car elle est composée de cairns tous espacés de 100 m et à toi de te frayer un chemin entre les blocs, la neige, le ruisseau et les maigres morceaux d’herbe 






Au moins, je ne mourrai pas de soif 



Regard en arrière. Pas grand monde doit venir ici …


Pourtant il y a de petits spots à bivouac très sympas 



C’est encore loin grand Schtroumf ?


Le sentier, enfin je veux plutôt dire l’accès, passe par de nombreux verrous qu’il faut descendre au « mieux » 



Ca s’aplanit un peu mais je fais des zigzag tel un alcoolique pour ménager mes pieds et mes ampoules. Pas de chance, je me retrouve fréquemment les pieds dans l’eau 




Après plus de 2 heures de descente très malcommode, j’arrive enfin sur un sentier digne de ce nom, victoire !



Un pont très rustique (tronc d’arbre) sur le barranco des Salenques 



Je fais enfin la jonction avec la vallée d’Anglios arrivant à ma droite 




Il est 19 h, j’arrive enfin à la retenue d’eau de Baserca 



Le sentier menant à Conangles est très sympa 



Le pont sur le barranco de Besiberri 



Il reste encore à monter 600 m de dénivelé et je pourrai enfin enlever mes chaussures puantes.
Je retraverse le barranco un peu plus haut 



Pour enfin arriver à l’estany de Bésiberri 



Je pourrai dormir sur un beau tapis moussu 



Au lieu de ça, je vais dormir dans une boîte de sardines située 200 m plus haut 



La vue y est sympa 



Mes pieds ont bien morflé aujourd’hui car la vallée des Salenques est un vrai marécage et j’ai trempé mes pieds au moins 10 fois, y compris pour traverser le Besiberri sous le refuge car je n’ai pas trouvé de passerelle. Les ampoules m’empêcheront de trouver le sommeil pendant un long moment ce soir. Et ce ne sont pas les ronflements du sympathique couple espagnol ici présent qui arrangeront les choses. Mais dormir sur un vrai matelas, c’est quand même … top.




J6 : lundi  30 juillet 2018
Distance : 8 km                 D+ : 850 m          D- : 1030 m 


Lever à 8 h. Encore un temps magnifique pour ce 6ème jour.
Aujourd’hui, je décide de ménager mes pieds et de faire une toute petite journée : à 16 h, je m’arrête où que je sois. Et puis cette histoire de bivouac non autorisé dans le parc ET en périphérie complique les choses.
Etrangement, les 10 personnes que je vais rencontrer dans la journée ne sont pas vraiment au courant de la réglementation : trois espagnols ont dormi aux estanys de Gemena, des français pensent que le bivouac est autorisé partout de 19 h à 7 h, bref…

Je démarre à 8h45 en ayant bien pris mon temps ce matin. La vue sur l’estany du Bésiberri est encore plus belle qu’hier soir avec le soleil levant 



Cette cabane est bien laide mais elle doit bien aider en hiver 



La crête des Bésiberri tout là-haut 



800 mètres de dénivelé à grimper ce matin.
Au menu, comme d’hab : du caillou et des névés 



Regard en arrière sur l’Aragon. Ca y est, je peux dire "Visca Catalunya !" 



J’évite un névé sous le Bésiberri del Mig en passant contre la paroi. Il y a de l'épaisseur encore



Avec une telle vue, tout est plus facile pour l’orientation. Direction la collada d’Abellers (2885 m) 



Le névé est encore conséquent mais heureusement un passage caillouteux s’est formé en plein milieu. Je pense de toutes façons que ça peut passer à gauche dans les rochers 



Je suis prudent sur le névé encore dur à cette heure-ci et j’arrive sans souci à la partie raide qui est sans danger 



Le Bésiberri del Mig qui, je crois, n’est plus un 3000 m 



La face Nord du pic d’Abellers est « ludique » 



En arrière 



J’arrive au col où le soleil m'accueille chaleureusement.
Je commence par rendre visite au bien nommé pic d’Abellers (apiculteurs en catalan je crois), car je trouve quelques abeilles en son sommet 







Allez on redescend et on remonte en face sur le Bésiberri Sud



Du Bésiberri Sud, vue sur les estanys Gelats et de Gemena 



L’estanyet de Bésiberri 



L’Anéto, où la neige semble arriver jusqu’au Portillon supérieur 



J’aime beaucoup la matérialisation du sommet : un simple bâton !
Le Comaloforno en face 



La crête des Bésiberri



Que de neige vers le NE !



La Punta Alta au loin



Pas de souci pour rejoindre le Comaloforno, c’est bien cairné 




La Punta Passet n’est vraiment pas loin 



Je pense qu’on peut redescendre vers l’Ouest par quelques couloirs mais je ne tente pas et reviens sagement par le col d’Abellers 



Les estanys Gelats inférieurs ne sont pas gelés 



En arrière, le pic d’Abellers à gauche et le Bésiberri Sud à droite 



Les deux Gemena



Petite cascade 



Le Gemena d’en Bas 



Le Pla de la Cabana qui sera mon lieu de bivouac ce soir 



J’y arrive à 15 h 45. La cabane du berger est fermée (avec une jolie insulte gravée dessus) 



mais je repère un orry 30 mètres plus haut 



L’intérieur est tout comme j’aime, il n’y a … rien, juste une planche pour dormir. Parfait pour ce soir.
Ca me fait un peu drôle d’avoir fini ma journée si tôt, mais mes pieds me remercient. Du coup, je bulle sur le Pla 







J’en profite pour laver comme je peux mon unique T-shirt.
Je mange ma soupe dans mon hôtel grand luxe et c’est l’extinction des feux à 21 h



Demain, lever à 5 h, j’ai quelques km à rattraper.




J7 : mardi 31 juillet 2018
Distance : 25 km              D+ : 2120 m        D- : 1700 m 



Lever à 5h et départ à 5h30 à la frontale.
J’avais prévu initialement de visiter plusieurs sommets du Parc (Punta Alta, Contraix, Colomers, Subenuix …) mais je n’aurai ni le temps, ni l’énergie aujourd’hui.
Je décide sagement de traverser le Parc par le port de Colomers et d’aller dormir un peu plus loin pour être demain à 15 h à Baqueira pour prendre mon bus de retour.
Le sentier dans la forêt de Llubriquéto est bien balisé et facile à suivre de nuit. Je traverse le barranc de Sallent sur 3 jolis ponts et je croise déjà quelques randonneurs catalans qui montent du côté des estanys Gemena. J’arrive à la route du grand lac de Cavallers que je coupe pour prendre une piste, puis un sentier sous les pylônes électriques 



Le sentier, balisé par des piquets jaunes, traverse quelques pittoresques bosquets 



J’arrive aux alentours de 7 h 30 au grand lac de Cavallers 




L’eau pyrénéenne devrait avoir son AOC !



Le Planell de Riumalo, incitation à la sieste 



Au SE vers la Punta Alta 



Au NO, à partir de ce pont démarre le sentier montant aux Bésiberri 



Tiens, une meringue, super pour agrémenter mon dessert 



Les Bésiberri, 1200 m plus haut 



Ce n'est pas moche du tout par ici 



Ils sont trop forts les agents du parc, ils ont même aménagé des traversées de gués en pierre 



Les belles aiguilles de Travessani 



Le refuge Ventosa y Calvell. J’attends d’ici la musique que crache la sono de la cuisine 



Un beau couloir côté sud (Comalespada ?) 



L’estany Negre 



Puis un magnifique laquet 




Je suis tout seul dans ce si beau parc, à quelques hectomètres du refuge. Où sont les randonneurs ?
Je ne croiserai personne jusqu’au port de Colomers.
L’estany gran de Coliéto 



Ce parc a un truc en plus, je ne saurai quoi dire. Tout y est splendide, des sommets aux plas herbeux.
J’en prends vraiment plein les yeux, je n’avais pas ressenti ça depuis mon arrivée au col d’Anaye, il y a deux ans où j’avais aussi été abasourdi par la beauté du lieu 







Bifurcation à 2200 m 



Etre tout seul ici, c’est vraiment un privilège … Je comprends pourquoi la préservation de ce parc est une priorité, même si les moyens d’y parvenir sont discutables




Le port de Colomers au-dessus de ce couloir 



Tout là-bas 



Regard en arrière 



La réglementation 




C’est vraiment pas mal aussi du côté du cirque de Colomers 




La Creu de Colomers (2896 m) à droite et le Tuc Blanc à gauche (2882 m) 



Je veux gagner le port de Ratera sans perdre trop d’altitude alors je louvoie parmi les grands lacs, les mares, les mamelons herbeux dans le direction NE pour éviter une crête Nord-Sud partant du Tuc de Podo 






Zoom sur le refuge de Colomers 



J’arrive au lac des Gargolhes 



Pour enfin découvrir le grand lac Obago et le port de Ratera 



Je rejoins ici le GR 11 



La montée au port 



Je laisse mon sac derrière un rocher 



Et je monte au Tuc de Ratera 



La vue y est grande.
Côté Saborédo au NE 



Vers le Cap de Crabes au SE 



Côté Colomers au NO 



Côté Colomers à l’Ouest 



Au SO 



Je redescends, retrouve mon sac et prends la direction de Saborédo.
Le panneau indique 1h30 pour rejoindre le refuge. Je suis surpris car, du sommet, je ne l’ai pas trouvé si loin que ça




J’arrive au refuge, je regarde la montre : 32 minutes, sans pause mais sans m’être dépêché 



Après une petite conversation avec deux sympathiques randonneurs landais, Yves et Isabelle, je repars pour le col du Lac Glacé 



Le sentier est balisé par des cairns et par des drapeaux oranges ou jaunes 



Je longe le lac Major de Saborédo 



Puis le sentier monte dans la pente à gauche 




Pour arriver au lac Glacé 




Il me reste 100 mètres de dénivelé et je me rends compte que c’est la dernière montée de ma 3ème semaine de traversée.
Quelques sommets pointent à ma droite (pic d’Amitges,  Tuc de Saborédo …) 



Arrivée au col du Lac Glacé (Coth der Lac Glaçat en aranais) 



Dernière vue sur Saborédo 



Le cirque de Gerber a quelques belles parois aussi 




Je vise la boîte de sardines à la tomate 100 m plus bas 



Elle est occupée ce soir par trois barcelonais fort sympathiques avec qui j’essaierai de mon mieux à faire la conversation 



Je prends encore deux ou trois photos avant de me cloîtrer dans le refuge de Mataro.
Le col du Lac Glacé d’où je viens 



Une belle arête entre Amitges et Bassiéro 



Demain est déjà l’heure du retour en France mais j’aurai passé 6 jours formidables côté espagnol.




J8 : mercredi 1er août 2018
Distance : 7 km                 D+ : 170 m          D- : 550 m 



Dernière matinée de marche sous un soleil toujours aussi radieux. Quel privilège d’avoir pu profiter de ces massifs avec une telle météo !
L’an prochain, j’ai l’intention d‘effectuer le parcours Port de la Bonaigua – col de Porté Puymorens en passant un maximum de temps côté ariégeois, car je connais déjà les secteurs Certascan et Inclès.
Aurai-je la même météo du côté du Couserans et de la Haute Ariège? Je vais faire des prières pendant un an, on verra bien.

L’estany Llong 



Le val de Gerber est très joli aussi 



L’estany Redo inférieur 



Du côté du Tuc de Locampo et des aiguilles de Saborédo 



Un dernier regard en arrière sur le cirque de Gerber 



L’estany de Gerber 



Belle symétrie orthogonale 



Enfin je peux prendre une douche !



Mais c’est un … bain de foule que je prends à partir de l’estany de Gerber.
Les familles ont bien raison de venir dans ces contrées, c’est magnifique 



Le port de la Bonaigua n’est plus très loin 



Vers l’Est et la vallée d’Anéu. La Méditerranée est encore loin 



Je prends des sentes de troupeaux pour rejoindre le col 



en passant par la cabane del Plétiu d’Arnaldo 



Fin du parcours 



Dans un an, je partirai par là 



Je m’apprête à descendre à Baqueira à pied quand je tombe sur les sympathiques landais rencontrés hier à Saborédo. Ils me proposent très gentiment de me déposer en voiture à Baqueira, ce n’est pas de refus. On discute évidemment montagne car ils ont déjà fait la traversée intégrale il y a quelques années. Encore merci Yves et Isabelle !

Puis c’est le bus aranais jusqu’à Les, un peu d’attente, puis un bus français jusqu’à Saint-Gaudens et 3 correspondances de train jusqu’à Perpignan. On me regarde un peu bizarrement à Matabiau car je voyage avec un short troué de partout, un t-shirt qui pue au possible et des bâtons de rando, mais je m’en fiche car j’ai fait le plein de montagnes pour un bon moment…

PS : Un peu de pub : la fille du tout petit supermercado de Les (Val d’Aran, juste après la frontière), en plus d’être jolie, est très sympa. Elle m’a fait un énorme sandwich avec une délicieuse baguette remplie de belles tomates tranchées et d’un fromage succulent. Et tout ça pour 4 €, avec un gros paquet de gâteaux et une pomme.
Quel festin que je me suis fait sur la placette en regardant les terrasses des restaurants pour touristes ! Et que dire de l’eau de la fontaine sortant de la bouche … d’un isard !





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